Bonjour,
Je souhaite savoir dans quel recueil de poèmes se trouve le poème : RUE DE VARENNE. merci à vous.
"Je suis né tout près d'ici sur l'esplanade des
Invalides
Mourir en
Seine-et-Oise ou dans le
Septième
Arrondissement
Sauf erreur du destin je puis choisir le lieu du dénouement
Mon
Dieu que cette vie au bout va m'apparaître longue et vide
Tant de pas de détours pour faire trois cents mètres environ
Même pas car ma mère habitait rue
Vaneau pour ma naissance
Et finalement traversés les airs et les mers en tous sens
J'y serai revenu comme ces souris qui tournent en rond
Qu'ai-je vu qu'ai-je fait qu'aurai-je été que je m'en satisfasse
Rien qui vaille après tout le travail et la pierre du tombeau
Et qu'ailleurs les bouquets fanés aillent croasser les corbeaux
Quand le printemps reviendra devant lui que mon hiver s'efface
Je n'ai jamais eu peur vraiment de cette idée
On s'habitue
A cette idée
Elle prend corps tout doucement
Et perspective
Elle s'assied chez vous s'installe
II faut avec elle qu'on vive
Je m'y suis fait je ne suis plus qu'ombre portée à sa statue
Nous tournons à ses pieds le jour et moi d'une même amplitude
Je parle
Elle écoute oubliant à mesure ce que je dis
Dans toute chose est son sourire et qui de tout me congédie
Et petit à petit sur moi descend la nuit de certitude
Il faut du temps pour bien imaginer cet univers sans soi
Cette absence à jamais de moi dans le cœur profond des miroirs
Moins pourtant qu'à jaunir une lettre d'amour dans un tiroir
Moins qu'à couper aux plis ne demande la mémoire des soies
Il faut du temps que la nouvelle image à l'ancienne réponde
Pour qu'un livre un objet banal ne fassent plus l'âme saigner
C'est un travail de patience à l'inverse de l'araignée .
Il faut du temps pour détisser le lien de soi-même et du monde
J'ai de la peine à me représenter comment meurent d'un coup
Les jeunes gens que rien absolument à cela ne prépare
Quand on est vieux il en va d'autre sorte
On ne meurt pas on part
Et c'est comme à la gare sur le quai le mouchoir qu'on secoue
Effectivement, Rue de Varennes est issu du recueil Il ne m'est Paris que d'Elsa -1964- tiré du fragment La mort à Paris.
Cordialement
Dans le recueil "Il ne m'est Paris que d'Elsa", dans les poèmes "la mort à Paris".
Cordialement,
DF