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Photo du rédacteurdanielferrenbach@gmail.com

Les Chevaux de Géricault et Aragon


Aragon fit de Théodore Géricault le jeune héros de son roman "La Semaine Sainte", ce qui lui permit aussi d'attirer notre attention sur l’œuvre du peintre et ses tableaux équestres: "Pour lui, la vérité, c'est le mouvement du cheval, la course folle où l'on se dépense et s'épuise: le cheval qu'on voit dans les stalles sombres des écuries, plus clair que l'ombre qui l'entoure, comme il bouge, piaffe et s'emporte, frappe les planches du sabot! Jamais pour Théodore un tableau n'est assez noir, la vie est comme un crime surpris, dont il rêve de donner l'image". Aragon nous invite encore à nous plonger dans le regard des chevaux si remarquablement rendu par Géricault.

Depuis le 15 mai 2024 et pour quelques semaines encore, à l'occasion du bicentenaire de la mort du peintre, le Musée de la Vie Romantique, à Paris, a réuni une exposition qui rassemblé des œuvres représentatives de toutes les dimensions anthropologiques mises en scène par Géricault. La guerre et les campagnes napoléoniennes sont décrites sans complaisance: puissance et fureur des combats avec batailles et le portrait équestre, mais aussi fuite, retraite et douleurs de la guerre; après l'effort d'une artillerie hissée dans la boue, l'abandon de caissons. On trouvera aussi l'évocation des combats d'indépendance en Amérique du Sud. Puis des scènes paisibles d'écurie, univers équestre où les chevaux sont seuls avec quelque palefrenier. Enfin, produits des voyages de Géricault, des œuvres sur une "course des chevaux libres" à Rome ou le parallèle de classe transparaissant avec l'exploitation des chevaux tirant les lourds chargements de charbon, construisant la révolution industrielle naissante en Angleterre, d'une part, et, d'autre part, les fins coursiers et les élégantes amazones à Londres.

Des œuvres provenant de musées des quatre coins de France, mais aussi de l'étranger ou souvent de collections particulières comme une remarquable toile "jument morte étendue sur la grève". A ne pas manquer donc, avant la fin de l'exposition annoncé pour le 15 Septembre 2024

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